C’est à la fin du mois d’août que le couperet est tombé : l’Alliance évangélique nicaraguayenne s’est vue retirer son statut légal. C’est la 1 820ème organisation à subir ce sort rien que pour le mois d’août. La suite d’une reprise en main inquiétante du gouvernement nicaraguayen.
Depuis 2018, ce ne sont pas moins de 5 552 organisations qui se sont vues enlever tout statut juridique. La majorité d’entre elles sont des églises ou des organisations affiliées à des églises comme l’Église épiscopale du Nicaragua, l’Église morave ou encore la Première Église baptiste de Managua, fondée dans la capitale du pays en 1917.
Cette décision s’accompagne également par l’expropriation de toutes les propriétés des organisations concernées : immeubles, terrains…Tout doit être transféré au gouvernement.
L’organisation chrétienne Christian Solidarity Worlwide (CSW) condamne fermement cette nouvelle répression gouvernementale et s’inquiète des conséquences de ces décisions pour l’ensemble de la population, comme le rappelle Anna Lee Stangl, responsable du plaidoyer :
"L’annulation arbitraire d’associations religieuses historiques et diverses, laisse dans de nombreux cas, leurs membres sans lieu de rassemblement religieux, mais ils ne sont pas les seuls à être touchés. Nous sommes également très préoccupés par l’impact sur les milliers d’enfants et d’adultes qui ont interagi avec les écoles et autres institutions, comme les hôpitaux, gérées par ces organisations. Bon nombre des associations concernées constituent un élément clé du tissu social et de la culture de leur localité. Nous restons solidaires de ceux qui ont consacré leur vie à l’amélioration de leurs communautés pour voir tout cela leur être retiré arbitrairement par un gouvernement totalitaire qui ne s’intéresse qu’à sa propre survie."
Le gouvernement reproche aux organisations concernées de ne pas être transparentes dans leurs gestions financières et de détourner l’argent pour affaiblir le régime en place. Si les organisations veulent continuer à exercer leurs activités, elles devront le faire en étroite collaboration avec le gouvernement.
Herveline Urcun